> « Les petites vacances » d’Olivier Peyon

13 février 2007

Je n’étais pas à Toulouse, lorsque Olivier Peyon y est venu présenter son film « les petites vacances ». Du 19 au 28 janvier, je me trouvais au chevet de ma mère. Je n’ai eu qu’une unique préoccupation durant tout le temps où je suis retourné à Nantes. Me suffirent les quelques mots que mon frère comme ma belle-sœur me prodiguaient pour rappliquer dare-dare. Sans cette concomitance, le film d’Olivier Peyon m’aurait attiré plus tôt vers la salle ABC. Evidemment. Je me souviens très bien de qui fut Olivier à Nantes. Je lui dois quelques avant-premières. J’ai passé quelques soirées avec sa bande et même été hébergé dans son appartement à Paris du temps où il cohabitait avec Geneviève. La dernière fois que je l’ai vu devait être au mariage de cette dernière. Connaître le réalisateur m’aurait obligé à faire le déplacement. Le sujet également n’aurait pas manqué d’attirer mon attention. Je connais des grands-mères et ma propre mère a bien changé depuis qu’elle l’est devenue à son tour. Mais désormais, ce film viendra ponctuer un moment de ma vie qui fut assez pénible. C’est pour toutes ces raisons que je ne l’oublierai pas.

Hier soir, avant-dernière projection du film susnommé et je me trompe dans les horaires. Il me faut courir à travers la place du Capitole, la rue du Taur et contourner le chevet de Saint Sernin pour arriver à l’heure. Devant moi, deux couples de personnes âgées prennent des tickets. Je devine leur choix. Ils sont en retard et entrent dans la salle en croyant que les publicités défilent encore. Ils mettront un certain temps à se taire. Leurs voisins cinéphiles useront de tout leur tact pour leur faire comprendre que le film a commencé. J’ai de la chance, je suis très loin d’eux. Les vieux, je ne tolère que les miens et encore pas tous.

La petite-fille aurait dû partager l’affiche avec sa grand-mère. Quand la première fait preuve de lucidité et décide de prendre des responsabilités, la seconde perd pied et se laisse emporter. Marine est une enfant qui grandit à tout point de vue au moment même où sa grand-mère se met en échec. Évidemment, Bernadette Lafont est admirable. Ses silences, son emportement et son charme dominent. Cette grand-mère explose pour aller au-devant d’une aventure hors limites avec ses petits-enfants. À côté de Marine, qui est une adolescente, Thomas ressent moins bien les situations. Mais il jouit d’une invariable liberté. Celle qui le fait rebondir d’événement en événement le dos vissé à la banquette arrière des différentes voitures qui arpentent le paysage du Vercors.

Il est difficile de ne pas penser à sa propre famille en contemplant ce film. Une grand-mère qui a peur de séduire. Des parents divorcés qui se partagent les enfants. Et un tonton qui ment pour arranger tout le monde.

J’ai bien apprécié.

Il m’a semblé apercevoir Geneviève dans la scène de danse du mariage et il me fallut attendre la fin du très long générique pour me le confirmer. Cependant, les génériques sont toujours très longs et j’ai une vieille habitude d’attendre leur fin pour repérer la musique et notamment celle que l’on ne retrouvera jamais sur la bande originale. Cependant, il semble que les morceaux « la camisa negra » et « como la mariposa » sont inclus dans le disque de la BO. En fin de compte, j’étais très fier que ce générique confirme mes dires. Il faut dire que Geneviève porte une robe dont elle est coutumière. Avec suffisamment de couleur pour qu’on la remarque, sa robe est caractéristique puisqu’elle a un aspect suranné avec un ruban de couleur ivoire qui rehausse sa taille sur un tissu plus foncé à motif. Comme toujours, cela lui va à ravir. Je ne pouvais la manquer.

Bref, il ne reste plus qu’à souhaiter que l’été prochain ma mère ait retrouvé toutes ses forces pour passer à de nouvelles aventures. Et que pour demain, à la dernière projection (DP sur le programme de l’ABC) il y ait plein de monde.

4 Réponses to “> « Les petites vacances » d’Olivier Peyon”

  1. BR de Kerzantrec Says:

    Emouvant ton commentaire, Nucnuc…

    Dans la série « films à voir », je vous conseille aussi « La vie des autres », film allemand de F.H. von Donnersm, sur l’accès à la vie, pourrait on dire, la rédemption, oseraient même certains, d’un petit fonctoinnaire terne et gris de feu la Stasi en RDA…

    Chargé d’espionner un auteur de théâtre et son amie actrice, il se laisse rejoindre par des sentiments plus élevés, une ouverture d’esprit rythmée par la Sonate de l’Homme Bon de JS Bach… Et les protège !

    Quelques années plus tard, après la chute du mur, l’artiste, découvrant cette protection silencieuse -le Bien est souvent discret !- lui rendra hommage, à sa manière…

    Ce qui est fort, c’est qu’il il n’y a nulle trace de mélo, ni de manichéisme… donc pas de jugement : chaque protagoniste est montré avec ses limites, son égo, ses faiblesses, ses compromis voire trahisons… mais aussi ses évolutions !

    Si le matraquage Sarkozyste de la presse Bouygues -TF1, LCI-, et Lagardère vous déprime – Europe 1 où Elkkabach bat son record de 1981 !!!, Match, le JDD…- renforcés du Parisien -ça, c’est un vrai coup bas !-, de RTL Duhamelo-Apathisée, RMC, France 2, Le Figaro, Valeurs Actuelles, Le Point -bon ces 3 là, c’est normal… et autre Express, donnant lui franchement dans l’ignoble -et Ch. Barbier, dont on pouvait attendre un certain recentrage par rapport à l’ultra-libéralisme et pro-unilatéralisme « Bushite » de Jeanbar démultiplie cette agression à la TV (cf encore hier sur France 5, C dans l’Air…)- et presque toute la presse régionale, courez-y !!!

    Cela vous redonnera peut-être espoir : même quand tout pareil bloqué, l’Espoir est toujours possible…

    Enfin… Plus Juste, la France sera plus forte … (mais les français vont-ils se laisser intoxiquer par les médias sarko-serviles que la Justice est « irréaliste » ???…).

    Ciné-Nono

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  2. Bertrand Says:

    Tu as raison, Hugues, il n’y a plus qu’à parler cinéma, art contemporain, tournoi des six nations, rouge ou blanc avec le fromage, Stendhal ou Balzac, Fersen ou Murat…

    Parce qu’entre le programme de Sarko et la campagne de Ségo, la politique devient vraiment un sujet susceptible de nous pousser à refuser toute implication, tout choix. Ou alors entre Prozac et Ricard.

    Bon, à tout à l’heure. Pour une réunion de plus.

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  3. BR de Kerzantrec Says:

    Meuh non, y’a pas que l’ciné dans la vie !

    Ségolène a été excellente hier soir… A part pour les GP de F1, ça faisait longtemps que je n’avais pas regardé TF1 aussi longtemps !!! (plutôt ARTE qu’Arthur !).

    Libé et Le Monde ont l’air bons… Métro et le Parisien ne peuvent pas s’empêcher de « minimiser » sa prestation dans leurs titres « Je me sens prête ! » (mais ça sous-entend qu’elle ne l’est pas forcément, objectivement…), « Ségolène sereine malgré les difficultés »… Surtout ne pas avouer dans le titre qu’elle vaut Sarko, qui lui a droit à des titres affirmatifs …. Bande de vendus !

    En plus, Ségolène est dessinée en sirène par Plantu en page 1 et en Marianne seins nus, par Sergueï en page 2, dans Le Monde… Dommage, ce sont des dessins, pas des photos… Oh, pardon, Ségo !

    Avis aux amateurs (si certains ont mieux à m’indiquer… je suis preneur !!! Seule Madonna donnait sa petite culotte -à Chirac !- dans ses meetings / concerts ?!? Dommage !!!)

    Politic Nono

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  4. BR de Kerzantrec Says:

    « The Good German » excellent aussi, de Sodenhberg, avec le bô CLOONEY… En noir et blanc, sur les ambiguités de l’après guerre et la récupération des savants nazis par les USA…

    Un tout petit peu moins bon que « Good Bye and Good Luck » de l’an dernier mais TB quand même !!!

    Mais écoutez aussi la sublime Ségo : c’est reparti avec Villepinte et son succès sur TF1 (!!!). A l’audimat, elle a battu Sarko, le mini caniche de George W. Bush. Reste à faire aussi bien dans les urnes…

    A vos votes ! Séduisez vos ami(e)s (eh ! elle est sexy…), convainquez les !

    Plus juste, la France sera plus forte !

    Ciné-Ségo-Nono

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