Archive for the 'Bosniaques' Category

Rendez-vous avec les Balkans occidentaux

28 Mai 2021

Voici cinq raisons pour lesquelles l’intégration des Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine du Nord, Monténégro et Serbie) doit se réaliser dans des délais raisonnables.

1. Parce que c’est une promesse

Depuis 20 ans, l’Union européenne a promis une adhésion à ces six pays. Depuis, c’est l’opposition de la France qui bloque la situation. Pour des raisons démagogiques, le président français a brisé cette perspective.

2. Parce que l’élargissement provoque l’approfondissement

Notre fonctionnement est grippé du fait de la clause de l’unanimité. La politique de sécurité et de défense commune est un exemple de politique qui a avancé avec l’élargissement.

3. Parce que la perspective d’intégration encourage les démocrates

L’absence de perspective arrange les nationalistes et affaiblit les démocrates. La Russie et la Chine accentuent leur présence et la Turquie réécrit son récit ottomaniste. Il ne faut pas désespérer cette région sans quoi l’Orbanisation déjà à l’œuvre s’y implantera davantage.

4. Parce que les autres solutions sont dangereuses

Les modifications de frontières sont une manière de sanctuariser le nettoyage ethnique. S’il est évident que l’option a été étudiée au sortir de la guerre, c’est une idée dangereuse favorable aux seuls intérêts ultra nationalistes.

5. Parce que c’est l’occasion de réviser le statu quo hérité des guerres ex-yougoslaves 

L’occasion des vingt-cinq ans des accords de paix de Dayton a été un échec. Nul n’a pris la peine de mettre fin à l’apartheid entre trois parties irréconciliables en Bosnie-Herzégovine. L’inaction européenne pousserait les Américains à se substituer une nouvelle fois à une Europe paralysée. Joe Biden et son secrétaire d’État, Antony Blinken, tous deux familiers de la région et anciens farouches partisans de l’intervention militaire en Bosnie, sont pour une reprise des initiatives.

La crédibilité de l’Union européenne est en jeu. Soit nous pensons qu’une absence de solution encourage le report infini de l’adhésion de ces pays, tolère toutes les rechutes autoritaires et achève notre effacement diplomatique ; soit nous bâtissons une perspective qui permet à ces pays de ne pas dérégler notre processus décisionnel, de consolider leur démocratie et de nous apporter du sang neuf. C’est à nous d’accélérer le rapprochement pour être au rendez-vous. Au sommet des soixante-dix marches de la tour de l’horloge lunaire de Sarajevo, le temps ne suspend pas son vol.

Hugues BERNARD, secrétaire fédéral aux questions européennes

Pour lire l’intégralité du compte-rendu de la visioconférence du City-Group PSE Toulouse Haute-Garonne sur les perspectives européennes d’élargissement aux pays des Balkans occidentaux avec Sébastien Gricourt, directeur de l’Observatoire des Balkans à la Fondation Jean Jaurès qui s’est déroulé le mercredi 21 avril 2021, cliquer sur l’article ci-dessous.

> Sarajevo’s playlist

4 janvier 2012

Dino Merlin avec Hari Varešanović, leader du groupe Hari Mata Hari, chantent « Dabogda » dans le quartier Baščaršija du vieux Sarajevo, exactement dans la rue Veliki Ćurčiluk.

Halid Bešlić est un chanteur bosniaque très populaire. Il interprète son tube « Sarajevo Grade Moj ».

Toujours Halid Bešlić avec un tube, « Malo Je, Malo Dana », utilisé par l’office du tourisme de Bsonie-Herzégovine pour son clip « Enjoy life­ in Bosnia and Herzegovina » en 2006.

« Kad ja pođoh na bembašu », ici interprétée par Hari Varešanović, est un très grand classique de la Sevdalinka ou Sevdah qui est la musique traditionnelle bosniaque par excellence.

Un autre très grand classique de la Sevdalinka, « Žute dunje », avec Davorin Popović et Goran Bregović à Sarajevo. Cette musique est aussi la bande originale du film « Kuduz ».

Al’Dino et le groupe Mostar Sevdah Reunion chantent « Nikad mi se ne spava ».

> Miscellanées d’Ibrahim Spahić

2 janvier 2012

Ibrahim Spahić, président du Parti démocratique des citoyens, fait campagne à Neum, seule ville maritime de Bosnie-Herzégovine, à l’occasion de la campagne présidentielle de 2010.

Tomislava Perazića taille le portrait d’Ibrahim Spahić dans la galerie du peintre académique à Zenica toujours pour la même campagne présidentielle.

Ibrahim Spahić et son fils animent le vidéo-clip du Sikter – Don’t You Miss Me.

Si ces trois vidéos vous ont donné l’envie de faire plus ample connaissance avec Ibrahim Spahić, découvrez sa page Wikipedia.

> Nouvelles menaces sur Florence Hartmann

19 Mai 2009

Florence Hartmann

Les juges viennent de rejeter le jeudi 13 mai toutes les demandes d’appel déposées par les avocats de Florence Hartmann. Ce n’est pas une bonne nouvelle car le tribunal n’a pas pris la peine d’argumenter cette décision et accuse seulement la défense de vouloir gagner du temps.

Depuis janvier, les avocats de Florence basaient leur demande sur la faiblesse des charges ne justifiant pas une inculpation, notamment le fait que les fameux documents (prouvant que le tribunal avait accepté de dissimuler les preuves de la responsabilité de la Serbie dans les massacres en Bosnie-Herzégovine) étaient déjà publics. Le tribunal n’a pas encore tranché sur la dernière demande des avocats : l’annulation de toutes les décisions – y compris l’inculpation – pour faute des juges révoqués (les avocats ont pu prouver que les juges qui l’ont fait inculper n’étaient pas impartiaux).

Mais la décision d’aujourd’hui laisse penser que les juges ne veulent pas tenir compte des incohérences et sont au contraire décidés à aller au procès. Et vite.

Aujourd’hui, mardi 19 mai 2009, Florence est convoquée au tribunal, à La Haye, sans qu’on lui ait communiqué l’objet de cette séance. On craint que ce soit pour lui annoncer la tenue du procès. Le pire des scénarios. On a appris que la salle où Florence est convoquée est toute petite, sans accès pour le public, histoire de le tenir à l’écart.

http://www.preserverlajusticeinternationale.org/

> Nedeleg laouen ha Bloavezh mat !

24 décembre 2008

Palais de la Bourse

Čestit Božić i sretna Nova godina!

Place du Maréchal-Foch

Merry Christmas and a Happy New Year!

Château des ducs de Bretagne

> Radovan Karadžić, 13 ans après

22 juillet 2008

Un jour très important pour les victimes qui ont attendu cette arrestation depuis plus de dix ans, pour les amis Bosniaques, les survivants de Srebrenica et leur famille. Un jour inestimable pour la Serbie qui semble enfin faire sienne les valeurs européennes. Un jour de vérité pour la justice pénale internationale.

Manque encore Ratko Mladić pour que les criminels les plus emblématiques de la purification ethnique soient enfin confrontés aux faits. Mais, hier, à minuit, le journal de France 3 ne m’a jamais fait autant plaisir.

> Les Balkans occidentaux et l’Union européenne

28 mars 2008

Les Balkans occidentaux et l’Union européenne

Résumé de la conférence Sauvons l’Europe/Guernica ADPE du 6 décembre 2007 par Laurent Richard.

Qu’en est-il de l’élargissement de l’Union européenne aux pays des Balkans occidentaux, c’est-à-dire aux pays qui formaient jusqu’au début des années 90 l’ancienne Yougoslavie, moins la Slovénie qui a déjà rejoint l’UE et plus l’Albanie.

Nous ferons une présentation de la situation dans chaque pays sans entrer véritablement dans les détails mais en précisant l’avancée des relations avec l’UE.

Ceci pour montrer comment l’intégration européenne est le meilleur outil pour amener une « normalisation » de la situation dans ces États, tout en délimitant les limites de cet outil et la prééminence des problématiques de la politique locale et régionale.

Mais avant toute chose, il nous faut parler du contexte actuel de l’UE et des pays des BO, et expliquer les procédures liées à l’intégration des nouveaux pays.

1- L’élargissement

A la Commission élargissement, l’on parle actuellement « d’optimisme prudent » concernant le climat dans les pays membres de l’UE. Après les « non » français et hollandais, le blocage n’a pas été seulement institutionnel mais a aussi affecté la politique de l’UE vis-à-vis des pays en voie de négociations et d’intégration.

Lors du conseil européen de Lisbonne en décembre 2006, un consensus s’est établi sur la vocation européenne des pays des Balkans occidentaux et sur la stratégie d’élargissement. Un équilibre a été trouvé entre d’un côté, la nécessité de soutenir les démocrates des pays candidats, les économies et la stabilisation de la région et de l’autre, l’opinion publique des pays membres qui reste malheureusement encore réticente à cette politique d’élargissement.

Ainsi, en attendant un accord indispensable sur le fonctionnement institutionnel les 25 se sont mis d’accord sur une politique conditionné d’élargissement. La politique des trois C :

1. Conditionnalité forte définit par les critères de Copenhague (1993) auxquels s’ajoutent, pour les pays des Balkans, le processus d’association et de stabilisation (accords qui intègrent une clause sur la coopération totale avec le Tribunal pénal international et l’arrestation des criminels de guerre) ;

2. Consensus démocratique au sein des pays membres qui suppose un important travail de communication et d’information ;

3. Capacité d’intégration au sein de l’UE qui dépend en partie de la question institutionnelle.

L’idée est de combiner approfondissement politique et élargissement graduel.

L’élargissement a des effets positifs clairs. Même si quatre ans après l’élargissement de 2004, il est encore un peu tôt pour en tirer des conclusions définitives, les données permettent de considérer un effet gagnant/gagnant pour les pays membres et les pays intégrés.

« L’élargissement constitue l’un des outils politiques les plus puissants dont dispose l’Union européenne. Il sert ses intérêts stratégiques en matière de stabilité, de sécurité et de prévention des conflits. Il a contribué à renforcer la prospérité et les perspectives de croissance. »

Malgré tout, le débat reste délicat sur cette question. Question qui est plus liée maintenant à l’avenir de la construction européenne ce qui évite un débat uniquement tourné sur la Turquie.

Mais ce débat a un impact négatif sur les pays candidats (pourquoi faire des sacrifices si l’intégration est incertaine).

Il nous faut cependant reconnaître que les retards, les difficultés de ces pays sont avant tout dues aux politiques que mènent leurs gouvernements respectifs.

Il en est ainsi pour tous les pays, excepté la Croatie, et dans une moindre mesure la Macédoine.

Les deux pays où la situation est la plus préoccupante sont la Serbie et la Bosnie-Herzégovine.

2- Les Balkans occidentaux

La situation dans ces pays est meilleure qu’il y a quelques années. La sécurité est assurée et les performances économiques sont encourageantes.

Mais les progrès sont beaucoup trop lents, bloqués par un climat politique qui a très peu changé depuis 1995. La question du statut du Kosovo symbolise ce blocage dans l’ère nationaliste.

Et aujourd’hui, on peut constater un ralentissement des réformes.

Les problèmes auxquels sont confrontés ces pays ne sont pas les problèmes « classiques » d’un État en voie d’adhésion, la Croatie mise à part. Ce n’est pas, par exemple : la Macédoine ne s’est pas alignée à la directive n°X sur l’environnement.

Les problèmes sont encore de l’ordre du « State building », de la gouvernance, de l’Etat de droit, de la criminalité organisée et du développement de la société civile.

Etats des lieux, pays par pays qui reprend le rapport de novembre 2007 de la commission élargissement :

L’Albanie :

« L’Albanie a signé un accord de stabilisation et d’association (ASA) avec l’Union européenne le 12 juin 2006. Un accord intérimaire est entré en vigueur et la ratification de l’ASA par les États membres est en cours.

L’Albanie a réalisé quelques progrès en ce qui concerne la démocratie et l’État de droit. Des avancées ont aussi été enregistrées dans le domaine des droits de l’homme et de la protection des minorités, ainsi que du renforcement des droits de propriété.

L’Albanie a accompli des progrès sur la voie d’une économie de marché viable. Elle devra fournir de nouveaux efforts considérables en matière de réforme afin d’être à même de faire face, à long terme, aux pressions concurrentielles et aux forces du marché à l’intérieur de l’Union. »

La Macédoine :

« L’ancienne République yougoslave de Macédoine a obtenu le statut de pays candidat en décembre 2005.

L’ancienne République yougoslave de Macédoine a pris de nouvelles mesures en vue de satisfaire aux critères politiques. La mise en œuvre de l’accord-cadre d’Ohrid continue de contribuer à la consolidation de la démocratie et de l’État de droit. Certains progrès ont été réalisés en ce qui concerne la réforme du système judiciaire et les résultats obtenus dans la lutte contre la corruption sont encourageants. De manière générale, le respect des droits de l’homme et la protection des minorités, y compris les relations interethniques, ont été améliorés. Cependant, la poursuite des tensions politiques en particulier entre partis albanais et macédoniens dans le pays retarde la mise en œuvre des réformes. La corruption reste par ailleurs endémique.

En revanche, le chômage est resté particulièrement élevé. Les faiblesses institutionnelles continuent d’entraver le fonctionnement de l’économie de marché. Le système judiciaire est encore engorgé et les organes de régulation et de contrôle ne disposent pas toujours des moyens nécessaires pour remplir leur mission en toute efficacité. Le niveau de sécurité juridique reste faible et le fonctionnement des marchés de l’emploi reste médiocre. »

Le Monténégro :

« Un accord de stabilisation et d’association (ASA) a été signé avec le Monténégro le 15 octobre 2007.

Le Monténégro a bien progressé dans la mise en place du cadre juridique et des institutions nécessaires après la déclaration de son indépendance.

Des progrès ont été réalisés dans la mise en place du cadre nécessaire au respect des droits de l’homme et à la protection des minorités.

La réforme judiciaire n’en est toutefois qu’à ses balbutiements. La corruption est répandue. L’administration publique doit être considérablement renforcée. Les conditions de vie des réfugiés et des personnes déplacées, notamment des Roms, sont préoccupantes. La stabilité macroéconomique s’est renforcée. La croissance économique rapide a contribué à la création d’emplois, tandis que l’inflation est restée modérée.

Les progrès sont toutefois restés limités en ce qui concerne les politiques sociale et de l’emploi, l’énergie, l’environnement, ainsi que la justice, la liberté et la sécurité. Le Monténégro doit continuer à améliorer sa capacité juridique, politique et administrative afin d’assurer une mise en œuvre réussie de l’ASA. »

La Croatie :

« Les négociations d’adhésion avec la Croatie ont été engagées le 3 octobre 2005 et évoluent favorablement.

Jusqu’à présent, quatorze des 33 chapitres de négociation ont été ouverts. Des critères de référence ont été définis en vue de l’ouverture de dix chapitres supplémentaires. La Commission espère que la Croatie sera prochainement en mesure de satisfaire aux critères en suspens.

La Croatie continue de respecter les critères politiques de Copenhague. La mise en œuvre des stratégies visant à réformer le système judiciaire et à lutter contre la corruption s’est poursuivie. L’arriéré judiciaire a été réduit. En matière de lutte contre la corruption, les premiers résultats concrets ont été observés. La Croatie a mené de nouvelles actions visant à résoudre les problèmes des minorités et, dans une moindre mesure, à assurer le retour des réfugiés. La Croatie continue de coopérer pleinement avec le TPIY.

Cependant, d’importants défis doivent encore être relevés dans des domaines prioritaires tels que la réforme du système judiciaire défaillant, la réforme de l’administration publique et la lutte contre la corruption, qui reste un phénomène largement répandu.

En ce qui concerne les critères économiques, la Croatie constitue une économie de marché viable. Elle devrait être en mesure de faire face aux pressions concurrentielles et aux forces du marché à moyen terme à l’intérieur de l’Union pour autant qu’elle mette en œuvre son programme global de réformes avec détermination afin de réduire les faiblesses structurelles. »

Restent les pays où la situation est la plus difficile, la Serbie, le Kosovo (très prochainement indépendant) et la Bosnie-Herzégovine.

La Serbie :

« La Serbie a sensiblement progressé dans les négociations portant sur l’accord de stabilisation et d’association (ASA). En juin 2007, la Serbie a rempli les conditions requises et repris les négociations relatives à l’ASA, qui avaient été suspendues en mai 2006. Les négociations ont été finalisées sur le plan technique. Néanmoins, la conclusion de l’accord reste subordonnée à la coopération pleine et entière du pays avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, qui doit déboucher sur l’arrestation et le transfèrement à La Haye de tous les inculpés encore en fuite. La réforme judiciaire a toutefois pris du retard et le nouveau cadre juridique n’est toujours pas achevé. La corruption est répandue.
Le pays a, dans une large mesure, maintenu les principaux éléments d’une politique économique saine. La forte expansion de l’économie s’est poursuivie. L’afflux de capitaux étrangers est resté important. Toutefois, le pays souffre de profondes divisions politiques, qui ont entraîné un ralentissement du rythme des réformes. »

Ainsi le pays est divisé entre une minorité politique résolument libérale et pro-européenne et des partis nationalistes issus de l’ère Milosevic. Au milieu, se débat le parti démocratique de l’ancien premier ministre assassiné Zoran Djinjic (2003), aujourd’hui dirigé par le timoré président Tadic. Timoré car il reprend malheureusement la rhétorique nationaliste en particulier sur le Kosovo. Mais il est vrai que la population n’est elle même pas prête à entendre ce discours tant la vérité sur le conflit et les crimes perpétrés au nom du peuple serbe par le régime de Milosevic n’ont toujours pas été abordés courageusement.
Et ce point a de très importantes répercutions dans les pays limitrophes: le Kosovo et la Bosnie-Herzégovine.

Le Kosovo :

« Le système institutionnel du Kosovo est régi depuis 1999 par la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies établissant une administration civile internationale intérimaire (MINUK).

La stabilité générale se maintient, malgré les négociations relatives au statut. Les institutions provisoires d’auto-administration se sont acquittées de leurs tâches essentielles dans leur domaine de compétence.

Les relations entre les Albanais et les Serbes du Kosovo sont restées tendues. Le renforcement de l’État de droit, la politique de lutte contre la corruption, la lutte contre la criminalité organisée et le renforcement du dialogue entre les communautés constituent les principaux défis du Kosovo. La corruption reste répandue. »

L’indépendance est inéluctable et même souhaitable tant il est nécessaire de clarifier la situation. C’est évidemment une solution qui soulève d’énormes problèmes mais elle reste la moins mauvaise. C’est l’Union européenne qui prendra le relais de la mission civile de l’ONU. A l’Europe ici de montrer sa volonté et sa capacité à stabiliser cette région.

L’indépendance du Kosovo signifiera la fin d’un cycle mortel qui a entraîné la dislocation de l’ex-Yougoslavie, un génocide, des centaines de milliers de morts et de réfugiés. Un cycle qui avait débuté au Kosovo avec les premiers discours nationalistes de Milosevic.

La Bosnie-Herzégovine :

« Les négociations en vue de la conclusion d’un accord de stabilisation et d’association (ASA) avec la Bosnie-et-Herzégovine ont débuté en 2005. L’accord a été paraphé le 4 décembre 2007.

La Bosnie-et-Herzégovine a peu progressé sur la voie d’une économie de marché viable. La persistance d’un taux de chômage très élevé reste un sujet de préoccupation majeur. Mais la croissance économique est restée élevée et s’est accélérée. L’inflation a été réduite. Toutefois, l’insuffisance de consensus national sur les objectifs fondamentaux de la politique économique a provoqué un ralentissement des réformes tant au niveau des entités qu’aux autres niveaux de gouvernement. »

La Bosnie-Herzégovine reste un pays divisé en deux entités (la République serbe de Bosnie et la Fédération Croato-musulmane) et en trois peuples constitutifs. Depuis octobre 1995, date des accords de paix, le conflit a changé de nature. Il est aujourd’hui un conflit politique où chaque parti nationaliste préserve son pré carré. Car en plus des massacres et des déplacements de population, la guerre fut aussi une guerre de prédation. Et la situation semble bloquée au grand dam de la population civile qui paye le prix fort. La responsabilité de la « communauté internationale », de l’Europe et de la France en particulier est évidente tant l’on ne peut qu’analyser la situation du pays à la lumière du conflit passé. La non-intervention de l’Europe, où plutôt la forme d’intervention choisie et la négociation de la paix avec les fauteurs de guerre aura permis à ces derniers (ceci est vrai en particulier pour la République serbe) de se maintenir au pouvoir.

Depuis, la communauté internationale, représenté par son Haut Représentant (le slovaque Miroslav Ljcak), hésite entre interventionnisme et laissez-faire un peu lâche.

Comme pour la Serbie, l’UE hésite à passer outre certaines clauses pour avancer dans l’intégration de ces deux pays et détourner la population des rhétoriques et partis nationalistes.

Au niveau régional et pour conclure :

Sans penser la région par un prisme yougo-nostalgique, les tenants politiques et économiques sont de dimensions régionales. Paradoxalement, c’est à ce niveau que cela fonctionne le mieux jusqu’à présent.

Après le conflit, l’UE a mis en place le Pacte de Stabilité. Aujourd’hui, il y a une transition vers une structure régionale (SEECP) dont la présidence actuelle est assurée par la Bulgarie et dont le siège est à Sarajevo.

Économiquement, l’ALECE (Accord de Libre Échange Centre-Européen) est entré en vigueur en juillet 2006.

L’UE essaye maintenant d’intervenir au niveau régional avec une approche plus transversale orientée vers le développement (trop longtemps négligé) de la société civile. D’autre part la commission élargissement milite pour une politique plus facile pour l’obtention des visas et des bourses d’études. Cet aspect est très sensible car il fait naître dans la population une sensation de rejet et d’être des citoyens européens de seconde zone. Or, ne serait-ce que pour aider les évolutions politiques et les démocrates pro-européens il est capital de bien signifier la volonté d’intégration que l’UE souhaite pour ces pays.

Quelques liens :

Le site de la Commission européenne :
http://ec.europa.eu/enlargement/

Dossier en ligne de la documentation française sur les Balkans :
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/

Site de Guernica ADPE :
http://guernica.adpe.free.fr

Site Courrier des Balkans :
http://balkans.courriers.info/

> AABBH ?

5 mars 2008

Vijećnica

Être catalogué « blog cool » par l’association d’amitié avec les bibliothécaires de Bosnie-Herzégovine (AABBH) n’est pas la moindre des fiertés de l’auteur de ces lignes. Je suis donc très heureux de faire la publicité des blogs suivants.

Association d’amitié avec les bibliothécaires de Bosnie,
Dzana de Bosnie,
Milomir Kovacevic.

> Šta Ima ?

7 décembre 2007

Bosniaque

L’ouvrage « Šta Ima ? » a été coordonné par Laurent Richard, animateur de l’association Guernica A.D.P.E (Association pour la démocratie et la paix en ex-Yougoslavie) . Il rassemble des textes d’une quarantaine d’auteurs qui dressent un portrait de l’ex-Yougoslavie d’aujourd’hui. « Šta Ima ? » signifie « quoi de neuf ? » en bosniaque. L’ouvrage croise les regards de là-bas et d’ici sur l’histoire, les enjeux géopolitiques, la création artistique contemporaine et la vie quotidienne de ces nouveaux États. En mêlant textes d’analyse et contributions artistiques, « Šta Ima ? » met en valeur des initiatives citoyennes et culturelles qui œuvrent pour décontaminer la région de ses idéologies meurtrières et ségrégationnistes et pour construire un futur démocratique et tolérant.

« Šta Ima ? », L’œil électrique éditions, 260 pages, 30.00 €.

http://www.oeil-electrique.org/
http://www.association-sarajevo.org/
http://guernica.adpe.free.fr/

> « Tous de Sarajevo » par Mireille Robin

9 novembre 2007

Baščaršija

Peu de temps près mon retour des deuxièmes Rencontres littéraires de Sarajevo, un ami de Belgrade m’écrivit : « Nous sommes tous de Sarajevo, seulement beaucoup d’entre nous l’ignore. »

Cette phrase sibylline m’interpella autant qu’elle m’intrigua. Certes, cet ami écrivain ayant délibérément pris le parti de se placer toujours du côté des victimes pouvait vouloir dire tout simplement que Sarajevo étant devenue son long siège le symbole de la souffrance, elle était désormais, par là même, la patrie de tous ceux qui souffrent ou compatissent. Cependant, je sentais qu’il ne faisait pas uniquement référence au passé récent.

Plutôt que lui demander des éclaircissements, j’ai préféré réfléchir à ce que sa phrase pouvait signifier pour moi. Etais-je de Sarajevo sans le savoir, et comment ?

Je dois avouer tout d’abord que j’ai eu mauvaise conscience par rapport à cette ville. Ayant vécu sept ans en Yougoslavie à l’époque bénie où l’on n’aurait pu envisager que le pays s’autodéchirerait ainsi, y étant retournée ensuite au moins une ou deux fois l’an jusqu’au début de la guerre, je n’avais jamais pris le temps d’aller à Sarajevo. Et pourtant, ce n’était pas l’envie qui manquait, car partout je n’avais entendu que louanges à son sujet. Sarajevo était, de l’avis de tous, un endroit où l’on savait pratiquer l’art de vivre, où l’on se sentait bien, un lieu quasi paradisiaque. Quoi qu’il en soit, d’année en année, le projet de la visiter enfin avait été sans cesse ajourné.

C’est donc la Sarajevo meurtrie par la guerre que j’ai découverte. Et encore, pas directement. Par les livres que j’ai été amenée à traduire. Le déménagement de Dzevad Karahasan, le Livre des adieux d’Izet Sarajlic, le Sarajevo mode d’emploi d’Ozren Kebo, et de nombreux autres encore. Si bien que lorsque j’ai enfin mis les pieds en avril 1995, quelques mois après la paix de Dayton, je n’ignorais presque plus rien de sa topographie. Il suffisait depuis les bords de la Miljacka, de replacer dans le bon ordre les quartiers qui montent à l’assaut des collines.

Seulement, la Sarajevo que je découvrais était une ville blessée, brisée étalant partout ses plaies. Elle n’avait plus grand-chose à voir avec celle que j’avais désiré connaître. Ce n’était plus un endroit où l’on se sentait bien : on y avait mal.

En fait, si sans cesse j’avais renoncé à m’y rendre, n’était-ce pas un peu de la même façon que je repousse d’année en année le séjour que je projette de faire à Ouessant ? Il est des lieux, des îles (et Sarajevo en est une, Abdulah Sidran le lui fait dire : Je suis une île au cœur du monde) que l’on investit de rêve et où l’on préfère ne pas poser le pied, de peur que la réalité ne soit pas à la hauteur du rêve. N’était-ce pas déjà à une ville rêvée que le poète Nerkesi (1) adressait, au XVIIe siècle, son Ode à la belle ville de Sarajevo :

Mon âme est envahie de tristesse à la pensée de quitter Sarajevo — ô c’est une blessure vive de quitter mes amis de Sarajevo.
On croit pouvoir y vivre longtemps — en mille lieux de Sarajevo coulent, source de vie, des fontaines.
Les jours d’hiver, pourtant, le froid étreint Sarajevo : les graves vieillards et les jeunes gens se réunissent dans l’intimité des maisons parlantes.
Mais quand viennent le printemps et le temps de la floraison, les roseraies de Sarajevo sont un paradis.
La rumeur des adorateurs du vin s’élève au ciel, le monde entier retentit des cris des joyeux buveurs de Sarajevo.
Le verre à la main, ils se retirent en compagnie de leurs favoris dans l’ombre des jardins de Sarajevo.
À l’écart, versent des larmes et pleurent et soupirent les amoureux de Sarajevo.
J’ignore à quoi ressemblent les houris, beautés du paradis — il faudrait les voir — mais ici-bas passent pour les plus belles les femmes de Sarajevo.
Nous laisserons aux dévots le paradis et les houris – aux amoureux ne suffisent-elles pas, les filles de Sarajevo ?
Comment mon cœur, par Dieu, pourrait-il leur résister quand au passage me mitraillent les yeux noirs de Sarajevo ?
Comme la lune, les belles font jubiler l’âme de l’homme attristé ; elles vous poussent parfois au bord des larmes, les amantes de Sarajevo.
Je suis le narcisse dans la prairie du monde et le rossignol nostalgique des belles mélodies de Sarajevo.
Tantôt tu sanglotes, tantôt tu souris comme la rose, ô triste Nerkesi — ainsi vont les choses à Sarajevo .
(2)

Oui, mais il arrive que ce rêve, d’aucuns le cassent, parce que sa beauté les dérange. Et alors on n’a plus rien…

C’est peut-être de ce rêve-là que nous sommes tous, bien que beaucoup d’entre nous l’ignorent.

Ce rêve, il m’ semblé par moments, durant ces dernières Rencontres littéraires de Sarajevo, et surtout lors des soirées en « petits comités » passé avec Thierry, Björn, Yvon, Senadin, Rajko et tant d’autres, ou bien encore chez Abdulah Sidran à Gorazde, le sentir revivre un peu. Et si ce n’était qu’un rêve d’humanité ? Si Sarajevo, en raison des cultures et des religions qui s’y sont côtoyées et interpénétrées depuis toujours, était l’endroit idéal pour se sentir tout simplement humain ?

Les futures Rencontres contribueront certainement à revivifier ce rêve ancien. J’aimerais qu’à l’avenir on vienne à Sarajevo non plus comme on va sa recueillir sur une tombe, mais pour le reconstruire.

Source : Carnet de Sarajevo 1, Éditions Gallimard, 2002.

Mireille Robin est traductrice de ce que l’on nommait jadis le serbo-croate, et maintenant le serbe, le croate et le bosniaque (sans doute bientôt également le monténégrin). Elle a traduit en français une soixantaine de romans, essais, recueils de nouvelles et de poésie, pièces de théâtre et films.

(1) Muhamed Nerkesi es-Saraji est né à Sarajevo en 1592. Il écrivait en turc et en persan.

(2) Traduction Mireille Robin, adaptée par jacques Bertin.

> Mirna Bosna ! par Brina Svit

7 novembre 2007

Brina Svit

J’ai perdu mon père il y a dix jours. Ecrire, c’est n’avoir plus de père. C’est la première fois que je formule cette phrase, même si j’y pense depuis longtemps. J’ai toujours écrit contre mes parents, contre ma mère et contre mon père. Et aujourd’hui quand je m’apprête à écrire quelque chose sur Sarajevo, sur mon récent séjour dans cette ville, sur les gens que j’y ai rencontrés, sur le sens de ces rencontres, je n’arrive pas à le dissocier de mon père.

Quand j’étais enfant, il avait une expression favorite qu’il utilisait à tout bout de champ. Il me disait à table : Finis ces trois morceaux de viande et mirna Bosna ! Il haussait les épaules en direction de ma mère : D’accord, ce sera comme tu voudras et mirna Bosna. Je l’ai entendu dire à ses collègues — il était économiste : Messieurs, il faudra qu’on e serre la ceinture, mirna Bosna… Je savais que c’était une expression dédramatisante, pacifiante, que ça voulait dire quelque chose comme : qu’on en finisse, qu’on n’en parle plus, que tout ira bien… Je comprenais parfaitement les deux mots qui la composaient : mirna qui veut dire tranquille, paisible, pacifique, et Bosna qui est Bosnie. Mais le sens historique et irrationnel de cette curieuse expression slovène que je pourrais traduire par « paix en Bosnie », ou « Bosnie pacifique », m’échappait complètement. Pour moi, mirna Bosna appartenait à mon père, c’était sa marque déposée. Ça allait avec son café turc et son amour pour le héros oriental Nasreddin Hodja qui a d’ailleurs largement déteint sur moi. Ça allait aussi avec l’idée que je me faisais de la Bosnie. Et quand je suis allée à Sarajevo pour la première fois, bien avant la guerre, j’ai pu vérifier sur place que cette expression de mon père était aussi large d’esprit que celui de cette ville.

Aujourd’hui plus personne ne l’utilise en slovène. Elle est désuète et anachronique. J’ai essayé de lui donner un peu de vigueur dans mon dernier roman en la mettant dans la bouche de ma prima donna slovène. Et je la glisse de temps en temps dans ma conversation. Je la prononce sans ironie ni décalage, même si je vois qu’elle est interprétée ainsi. Je l’utilise comme le faisait mon père : avec un accent têtu d’esprit large. Un accent d’espoir aussi. Quand je me suis promenée dans les rues de Sarajevo les derniers jours de septembre… Quand j’ai bu un café turc dans un petit magasin de Baščaršija avec les propriétaires… Quand on a chanté avec les participants des Rencontres européennes du livre autour d’une table de la même Baščaršija… Quand j’ai parlé avec Francis à son bureau du Centre André Malraux en face du marché Markale… C’était comme un sentiment familier, une phrase au bout de la langue. Aujourd’hui je peux la dire : Il faut que cela continue… et mirna Bosna.

Source : Carnet de Sarajevo 1, Éditions Gallimard, 2002.

Brina Svit vit entre la Slovénie et Paris et travaille en tant que journaliste et critique littéraire. Son premier roman Con Brio (Gallimard) a eu un retentissement international et a été traduit dans plusieurs pays d’Europe. Elle a publié en 2001 Mort d’une prima donna slovène, également chez Gallimard.

> Souvenirs bosniaques

17 octobre 2007

Citoyens de Sarajevo, citoyens d’Europe

Citoyens de Sarajevo, citoyens d’Europe

Citoyens de Sarajevo, citoyens d’Europe

Sur la colline enneigée de Bistrik, le vieux cimetière Alifakovac photographié par Philippe Quéré.

> Refus persistant d’arrêter Karadžić et Mladić

11 septembre 2007

Génocide de Srebrenica

Entendue mardi matin à France culture, Florence Hartmann met en question la justice internationale en ex-Yougoslavie. Dans un livre réquisitoire, l’ancienne porte-parole de la procureure général, Carla Del Ponte, explique pourquoi les bourreaux courent toujours. Pour lui donner la réplique, Alexandre Adler invoque la raison d’Etat et demande si l’échange n’est pas la liberté pour quelques criminels contre la restitution de Mitrovica aux Serbes en échange de l’indépendance kosovarde.

De plus, dans une de ses parenthèses dont il est coutumier, le journaliste ne se prive pas de rendre responsable Carla del Ponte de l’arrivée au pouvoir de Silvio Berlusconi pour avoir mis fin au système de corruption et de pots-de-vin orchestré par Giulio Andreotti, chef de la Démocratie chrétienne et Bettino Craxi, responsable di Parti socialiste italien. C’est assez impressionnant d’entendre de bonne heure une critique ouverte de l’enquête sur la mafia italienne qu’a menée la procureure suisse dans le cadre de la « pizza connection » en collaboration avec Giovanni Falcone, le célèbre juge anti-mafia assassiné en Sicile.

En empruntant le terme de realpolitik, notre spécialiste des questions internationales se veut pragmatique en opposition à l’idéologue Florence Hartmann. Cette dernière en a eu le souffle coupé pendant un moment. Il fallut l’intervention d’Alain-Gérard Slama pour affirmer que le pardon n’est pas la conséquence de l’oubli et que, pour ne pas être condamné à perpétuer un conflit, le passage par la case judiciaire est indispensable. Je me souviens qu’être traité de fou parce que l’on croyait encore à quelques principes comme le vivre ensemble était fréquent durant la guerre en Bosnie-Herzégovine. Je ne pensais pas revivre un tel décalage quinze ans plus tard.

En 1999, Carla del Ponte avait succédé à la Canadienne Louise Arbour. Son mandat s’achève le 15 septembre prochain tandis que le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie poursuit son travail d’ici à fin 2010. Je souhaite pour ma part que le livre de Florence Hartmann réveille les consciences et nous dote d’un procureur aussi courageux que ses deux prédécesseurs. Il en va de la paix dans l’Europe du sud-est que les actes d’accusation de Karadžić et Mladić ne restent pas lettres mortes.

Paix et châtiment. Les guerres secrètes de la politique et de la justice internationales, par Florence Hartmann, Editions Flammarion, 319 pages, 19, 90 €.

> « Plus que quatre ! »

20 juin 2007

pdjdlh.jpg

M. Djindjic avait eu le courage de faire arrêter à Belgrade et de transférer au TPIY, en 2001, Slobodan Milosevic. Depuis, l’ardeur des gouvernements serbes n’avait cessé de décroître jusqu’à l’arrestation du général bosno-serbe, Zdravko Tolimir, fin mai et du général de la police serbe Vlastimir Djordjevic, dimanche dernier au Monténégro.

« L’air, ici, est meilleur qu’avant », s’enchante, Carla Del Ponte, en référence aux promesses du nouveau gouvernement serbe, au pouvoir depuis la mi-mai, d’arrêter les cinq derniers fugitifs serbes inculpés par le TPIY. « L’atmosphère a changé », reconnaît-on dans l’entourage de la procureure.

Ces bonnes nouvelles ne tempèrent pas la volonté de Carla Del Ponte : « Le fait que quatre accusés, et en particulier Radovan Karadžić et Ratko Mladić, soient toujours en fuite entache a jamais notre bilan. Nous estimons que tous ces fugitifs sont actuellement en Serbie ou que les autorités serbes sont en mesure de les appréhender. Je dois cependant vous dire que mes services ne disposent d’aucune information sur le lieu ou se trouve Radovan Karadžić. Il est inquiétant de constater que les services compétents ont perdu sa trace, et il semble que personne ne le recherche activement. Je demeure pourtant convaincue que les États concernés de la région ont les moyens de le retrouver et de l’appréhender. »

> Ils courent toujours !

5 juin 2007

Je crois avoir écrit dans mon précédent blog, à un endroit où je rédigeais un questionnaire à la manière de Proust, que mes héroïnes dans la vie réelle étaient Carla del Ponte et les mères de Srebrenica. Dans le film la liste de Carla, je n’ai été déçu ni par la procureure ni par les mères de Srebrenica. Eles portent toutes un regard lucide sur ce qui s’est passé à Srebrenica et une envie d’une justice internationale qui les grandit.

De leur côté, les mères de Srebrenica admettent qu’à La Haye la vérité soit recherchée et même qu’elle soit dite mais qu’en revanche, la justice demeure insatisfaite. Slobodan Milosevic a été arrêté, s’est suicidé, n’a pas été condamné et son jugement à été suspendu. Aujourd’hui, ces mères portent plainte contre l’Onu et les Pays-Bas puisque les Néerlandais sont partis, ont abandonné les réfugiés à leur sort et n’ont rien fait pour empêcher que le génocide ait lieu alors que Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU, a lui même indiqué que dans l’interprétation la plus restrictive de leur mandat, il était clairement légitime qu’un appui aérien puisse être donné. Pour ces femmes, leur confiance en Carla del Ponte est grande même si le temps est compté pour toutes. Cela explique leur récente démarche.

Pour Carla del Ponte, le plus difficile reste à faire alors que son mandat expire en septembre 2007. Seules cinq personnes sur les 161 inculpés par le TPIY sont encore en fuite. Parmi elles figurent les ex-chefs militaire Ratko Mladic et politique Radovan Karadzic des Serbes de Bosnie pendant la guerre (1992-1995). Le premier est localisé en Serbie et bénéficie de la complicité de l’armée serbe alors que le second vit protégé par la mafia, les nationalistes et orthodoxes au Monténégro. Au cours du film, Carla del Ponte se montre déterminée, infaillible et inébranlable.

karadzic.jpg
mladic.jpg
mladicetkaradzic.jpg

Après l’arrestation du général croate, Ante Gotovina, en décembre 2005, c’est au tour du général bosno-serbe, Zdravko Tolimir, numéro trois sur la liste des personnes recherchées par Carla Del Ponte d’être arrêté, jeudi 31 mai dernier, à la frontière entre la Serbie et la République serbe (entité serbe de Bosnie-Herzégovine), et transféré à La Haye. Espérons que ce succès en appelle d’autres.

> Enjoy life in BiH (2)

26 avril 2007

bosnahouse.1177183028.jpg

bosnakafe.1177183087.jpg

bosnainterior.1177183056.jpg

bosnakusina.1177183073.jpg

> Bosnia forever

7 avril 2007

« Nos fils sont morts, mais leurs mères sont vivantes. Nous lutterons jusqu’au bout pour que la justice passe. » Les victimes de Srebrenica.

srebrenica.1175900682.jpg

srebrenica_bodies.1175900671.jpg

bosnia.1175899991.jpg

La décision de la Cour internationale de justice en France : «La Serbie acquittée», «la Serbie disculpée de génocide», ou encore «la Serbie non coupable de génocide en Bosnie».

> Distinction génocide – nettoyage ethnique

7 avril 2007

La dernière décision de la Cour internationale de Justice (CIJ), organe judiciaire principal de l’Organisation des Nations Unies, ne manque pas de semer le trouble. Saisie par la Bosnie, la Cour estime que le massacre de Srebrenica, en 1995, répond aux critères constitutifs d’un génocide. Mais elle exonère la Serbie de toute responsabilité en tant qu’Etat.

Passant en revue les autres prescriptions de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948, la Cour insiste sur la distinction entre génocide et nettoyage ethnique. « Si ce dernier peut être réalisé par le déplacement forcé d’un groupe de personnes d’une région donnée, le génocide se définit par cette intention spécifique de détruire le groupe, en tout ou en partie. »

Pour les Bosniaques, une insulte de plus leur est faite par la communauté internationale. Insulte à la mémoire et au présent. Munira Subašić, représentant les femmes survivantes du massacre de Srebrenica, estime que l’Europe a encore une fois adopté une attitude défavorable aux Musulmans. Le membre musulman de la présidence tripartie de Bosnie, Haris Silajdžić, a également déploré la décision au cours d’un discours à la télévision nationale.

Pour la Serbie, depuis le meurtre de Zoran Đinđić consécutif à ses déclarations comme quoi le Kosovo était « perdu pour la Serbie » et que ce n’était « pas plus mal » pour la démocratisation en cours, le deuil du nationalisme n’est pas entamé. La collaboration de ce pays avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) semble même ajournée.

L’arrêt avait pour objectif de constituer un signe d’apaisement pour toutes les parties de la région, considérant notamment leur candidature d’adhésion à l’Union européenne. Seulement, il n’est pas autorisé de faire fi des valeurs européennes dans le cadre de l’élargissement. L’Europe ne s’est bâtie sur un processus de déresponsabilisation. L’intégration doit être avant tout fondée sur une reconnaissance des faits. Le compte n’y est pas.

Pour l’Organisation des Nations Unies, comment ne pas rappeler le mea culpa de son ancien Secrétaire général, Kofi Annan, et ses propres mots selon lesquels « l’impunité ne peut, ni ne doit, être tolérée. Dans un monde interdépendant, l’état de droit doit prévaloir »

Enfin, à défaut de responsabilité étatique, les responsabilités individuelles des principaux criminels ne sont pas remises en cause. Il faudra sans doute reconsidérer la question lorsque le TPIY les jugera en examinant les charges et les complicités qui pèsent sur eux. Mais pour l’heure, les fiches d’Interpol nous rappellent que Radovan Karadžić et Ratko Mladić sont toujours en fuite. Bénéficieraient-ils de protection… étatique ? Nul n’en doute !

La honte

5 avril 2007

Bosnie : où sont les valeurs de l’Union européenne ?
LE MONDE | 05.04.07

© Le Monde.fr

Enjoy life in BiH

1 avril 2007

Dailymotion blogged video
Enjoylifebih
Vidéo envoyée par nucnuc

La vie est plus agréable aujourd’hui en Bosnie-Herzégovine. Cela ne fait pas de doute. Cette vidéo réalisée pour le public de CNN est faite pour nous donner de ce pays des idées de vacances. Ce n’est pas bien difficile pour qui connaît les charmes de cette région. Pourtant, il y bientôt treize années, personne ne comprenait le sens de la formule de Kemal Muftić, alors conseiller du président Alija Izetbegović, qui affirmait sur un plateau de télévision que la Bosnie allait gagner la guerre. Je me souviens encore de l’étonnement de tous ceux qui en France, d’Alain Juppé à Dominique Baudis, ne comprenaient pas comment des assiégés pouvaient être aussi téméraires. Qu’on leur refuse le droit de s’armer passe encore, mais qu’ils nous narguent en ne s’abaissant pas à demander l’aumône humanitaire, cela devenait vexant. Au nom de l’embargo militaire, les défenseurs de la Bosnie-Herzégovine pluri-éthnique étaient privés de moyens de se défendre. Le dogmatisme d’alors était dicté par François Mitterrand et Edouard Balladur et se résumait en la formule simpliste de « ne pas ajouter la guerre à la guerre ». Et bien les Bosniaques nous ont donné une grande leçon. Lorsque la liberté est en cause, il ne faut compter que sur soi. C’est bien en eux-mêmes qu’ils ont trouvé la force de résister. C’est par la suite que Bill Clinton puis Jacques Chirac leur viendront en aide. J’espère que la paix retrouvée nous serons nombreux à goûter au bonheur de leur hospitalité. Une des nombreuses traditions que nos amis n’ont jamais abandonnées.

Leçon bosniaque

8 octobre 2006

Stanisic_large

Saša
Stanišic

Saša
Stanišic, écrivain bosniaque né à
Višegrad (là où se déroule le livre « Un pont sur la Drina » d’Ivo Andrić) et étudiant à Leipzig, nous
restitue avec les yeux de l’enfant une guerre que nous avons déjà oubliée,
voilà qui semble être l’actualité de la foire du livre de Frankfort.

Dix ans se sont écoulés depuis la fin du conflit en
Bosnie-Herzégovine. Le Kosovo qui vivait sous la férule nationaliste serbe
prenait la suite dans l’actualité puisque le régime de Milosevic qui courrait à
sa perte se ruait sur ce qui lui restait de minorité pour un baroud meurtrier
qui devait être son dernier. Son suicide range ce bourreau dans le camp des
criminels de la pire espèce. Ceux qui sont incapables du moindre remords. Ceux
que hante la monstruosité de leurs propres actes. Ceux qui se réfugient dans
une logorrhée idéologique. Cette fuite en avant leur permet de survivre à
eux-mêmes le temps que la vieillesse les récupère. Parfois le face-à-face est
impossible.

Mais que nous dit Saša Stanišic ? Qu’il avait peur de n’intéresser personne !
Et bien moi je pense que nous sommes nombreux à attendre avec impatience sa
traduction en français. Merci à la chaîne franco-allemande ARTE (et son magazine culturel) pour ce
reportage et également pour ce qu’elle avait fait durant le conflit en
ex-Yougoslavie.

Anna_politkovskaja

Anna
Politkovskaïa.

Ce même samedi j’apprends la mort d’une
journaliste russe primée l’étranger, notamment par le Pen Club International et
en 2003 par le prix du Journalisme et de la Démocratie de l’OSCE, Anna
Politkovskaïa. C’est elle dont le témoignage m’était parvenu par les médias
français cela fait déjà quelques temps. Toute cette horreur parce que le régime
russe n’accepte ni le pluralisme ni ce qui lui reste de nations qui résistent à
sa tyrannie.

Etre fidèle à la leçon bosniaque, c’est ne
pas accepter de tel diktat. Il n’y a pas de fatalité réservée à certains Etats
qui pourraient subir la dictature de leur gouvernement ou celle de leur
puissant voisin. Cette théorie est écœurante et diminue celles et ceux qui la pratiquent.
La France ne s’enorgueillit pas des réunions organisées en grande pompe à
Rambouillet pour accueillir le tsar. Elle est encore plus mal inspirée quand
elle envisage avec son régime inquiétant l’avenir de la planète. Cela fait
longtemps que notre président ne se soucie guère de ce qui est fréquentable. En
2007, cette page doit absolument se tourner.

> Primero la verdad

4 juillet 2006

V

Hier, passant à côté de l’université de Salamanque, je voyais une inscription sur le mur : « al rector Unamuno, mi divisa es primero la verdad que la paz ». Apposé à côté de la citation, le signe victor emblématique des succès universitaires salmantins. Dans cette écriture qui parcourt la ville et qui mélange habilement le latin et castillan, je trouve une certaine majesté à l’histoire de nos anciennes universités dont Salamanque fait partie intégrante comme sa voisine portugaise de Coimbra. C’est sans doute dans cette liberté-là que s’est construite l’âme de notre Europe.

Ne pas rester en paix tant que la vérité n’est pas établie. Une devise qui me touche et me rappelle bien des choses. Elle me rappelle Miguel de Unamuno bien entendu. Celui qui préféra rompre avec l’ordre clérical et conservateur de la dictature du général Primo de Rivera lors du règne d’Alphonse XIII. Celui qui quitta son poste de recteur et continua à faire progresser une pensée libre à l’abri de la religiosité qui imposait une raideur furibonde dans cette Espagne monarchiste. Celui qui fut une des figures morales de la Seconde république naissante. Celui qui ne put assister impuissant à l’arrivée des troupes nationalistes et franquistes au sein de sa propre ville. Celui qui, basque, philosophe et républicain à la fois, du faire face à la soldatesque brutalité qui proclamait « viva la muerte » par la bouche d’un général sinistrement légendaire sous le nom de
Millan-Astray.

Évidemment, je pense à ces moments de l’histoire qu’il vécut avant de mourir en cette tragique année 1936 comme s’il ne pouvait assister au triomphe de la bêtise ordinaire.

Mais je pense également à l’expérience d’un temps où pour sacrifier à la valeur intrinsèque de la paix, les Nations unies n’hésitaient pas à faire peu de frais de la vérité. La paix n’est pas la concorde. Elle n’est pas davantage la justice préalable à toute réconciliation. Elle est tout simplement l’absence de combat. Un moment temporaire dont on ne sait s’il faut souhaiter la poursuite ou le dénouement plus complexe. On se bat rarement pour la paix. Personne n’est aller mourir pour Dantzig et je doute, j’ai longtemps hésité, que de nombreuses personnes se soient battues pour Sarajevo. Le mieux qu’on l’on ait trouvé est de s’interposer entre les belligérants.

Et l’Europe dans tout ça ? Pourquoi se satisfaire jusqu’à aujourd’hui de l’acquis de la paix ?

Je pense précisément que ce n’est pas de la paix seulement dont on parle mais de concorde entre les peuples et de nouvelles solidarités tissées au cours des années d’après-guerre. C’est justement ces coopérations récentes qui ont permis d’aller au-delà de la paix. La justice internationale doit arbitrer par rapport à des principes et trancher les conflits en fonction de ceux-ci. Plus que la paix, la justice et la vérité deviennent les buts à atteindre. Pour mémoire, l’Europe en paix ne l’était qu’à l’ombre du rideau de fer. Quand le nationalisme a délogé le communisme, le mensonge triomphait. Il a fallu alors se battre pour le respect des différences, la suprématie du principe démocratique et la fin de la réécriture des histoires nationales. La paix n’était pas l’objectif premier pour les citoyens engagés dans les collectifs pour la Croatie, la Bosnie ou la Kosovo. Ils demandaient le respect des minorités, la fin des massacres et la poursuite du vivre ensemble. A la place, les différentes institutions se sont battues pour de ridicules arrêts des combats hâtivement dénommés cessez-le-feu qui ne profitèrent qu’aux agresseurs et démentirent les annonces d’une paix à venir. Dans les Balkans, la paix fut l’œuvre d’une bataille militaire, politique et diplomatique qui s’est terminée par la destitution du principal assaillant.

C’est également ce qui distingue ceux qui souhaitent l’entente entre l’Israël et la Palestine. La seule ligne qui doit être privilégié demeure la compréhension entre les différents protagonistes par une vérité commune librement acceptée. Nous sommes loin du compte mais toute initiative de cet ordre doit être encouragée.

L’Europe puissance que j’appelle de mes vœux pourrait reprendre cette devise salmantine et tenir compte des leçons de l’histoire récente en interpellant les consciences de nous tous.

Sloboda s’écrit sans n (*)

14 mars 2006

Un grand jour de liberté (en serbo-croate, liberté se dit sloboba) depuis que Slobodan n’est plus. Le mirmillon est mort.

Slobodan Miloševic : arrêt cardiaque. Cela ne pouvait se terminer autrement. Une première vie à ramper dans un système bureaucratique. Une seconde à connaître son jour de gloire au crépuscule d’une idéologie cruelle et à l’aube de la barbarie nationaliste. Une dernière à rendre compte de ses crimes.

Je ne connais pas les causes exactes de sa mort mais je regrette que cet assassin n ‘ait pu être présent lors de l’énoncé du verdict. Non pas que je songe un instant qu’il aurait pu comprendre le sens ou même la portée de la justice pénale internationale mais je considère que les victimes auraient légitimement eu droit à ce moment de vérité judiciaire. Elles n’auraient pas été les seules à juger cet ancien chef d’Etat. Leur propos auraient trouvé une continuité dans un acte international. Leur persécution serait devenue la notre et une injustice sanctionnée au-delà du lieu des massacres.

Je pense qu’après le mea maxima culpa de Kofi Annan, secrétaire général de l’Onu, cette justice demeure la bienvenue. N’incriminons pas la lenteur du tribunal, elle est irréductible. Ne dénigrons pas non plus l’accusation, elle est à ses balbutiements. Ce que nous devons dénoncer, c’est l’incapacité réelle ou supposée des polices internationales à capturer Mladic et Karadžic qui sont les exécuteurs des basses œuvres de Miloševic. Il y aurait comme une volte-face à voir ces bandits échapper aux geôles de la Haye. Leur raison de fuir est sans doute plus grande. Notre remords de ne pas les attraper encore moins pardonnable.

En conclusion, les crimes commis en Bosnie-Herzégovine sont toujours devant nous. Aux pieds d’une Europe en panne de projet, consciente de ses lacunes passées, incapable de se projeter dans une dimension supranationale. Et pourtant comment ne pas voir dans le dépeçage de la Bosnie-Herzégovine l’impasse de la voie nationale ? Comment imaginer l’Europe puissance autrement que post-nationale ?

——————————————————————-

(*) en serbo-croate, sloboba signifie liberté et Slobodan est le prénom de Miloševic.

Catch them if you can

23 février 2006

Suggérer par presse interposée que le gouvernement fait quelque chose, c’est la stratégie du pourvoir serbe depuis bien longtemps. C’est pourquoi, Florence Hartmann, auteur de « Milosevic, la diagonale du fou », porte-parole du tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, affirme qu’hier était un jour comme les autres. Un jour de plus où les criminels de guerre jouissent d’une impunité abjecte et d’une relative solidarité en Serbie. Un jour de plus où la justice pénale internationale voit lui échapper des criminels. Un jour de plus pour les victimes qui ne peuvent faire pleinement leur deuil. Un jour de plus où les Européens ne pourrons tourner la page. N’oublions ni Foča, ni Goražde, ni Sarajevo, ni Srebrenica, ni Travnik, ni Tuzla, ni Višegrad, ni Zepa… aucune des villes bosniaques martyrisées, aucun des bosniaques enfermés dans des camps par la soldatesque dirigée par Ratko Mladić et inspirée par le délire de Radovan Karadžic. Attendons que les fuyards soient pris et que justice soit faite. Non pour oublier mais pour envisager une réconciliation sur de nouvelles bases.

Srebrenica

N’oublions pas Srebrenica.

Wanted

22 février 2006

Mladic Ratko Mladić est accusé de génocide, de complicité dans le génocide, de crimes contre l’humanité et de violations des lois ou coutumes de la guerre selon l’acte d’accusation du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie : http://www.un.org/icty/indictment/french/mla-ai021010f.htm

Karadzic Radovan Karadžic est accusé de génocide, de crimes contre l’humanité, de violations des lois ou coutumes de la guerre et d’infractions graves aux conventions de Genève de 1949 selon l’acte d’accusation du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie : http://www.un.org/icty/indictment/french/kar-ai000428f.htm